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Libre arbitre

864 Peinture de guérison
864 Peinture de guérison

« Libre arbitre : Philos. Faculté de se déterminer sans autre cause que la volonté > liberté. Cour. Volonté libre, non contrainte. » (Petit Robert)

La croyance dans la séparation engendre la croyance dans le libre arbitre.

Un individu séparé pense qu’il est indépendant, et qu’il est donc libre d’agir selon sa volonté, et entretient l’illusion d’avoir une juridiction sur lui-même et sur son environnement.

C’est pourquoi il dit souvent « je me félicite d’avoir fait ceci » ou « je regrette d’avoir fait cela », comme s’il avait réellement eu le choix.

Le libre arbitre a son sens dans la société et, aussi loin que remonte l’histoire humaine, a donné le droit aux autorités politiques ou religieuses de récompenser ou de condamner les gens pour les actes soi-disant intentionnels qu’ils accomplissent, ou de les enfermer dans un asile psychiatrique s’il s’avère que leurs actions ne sont pas intentionnelles.

Pourtant, qui a choisi intentionnellement de tomber malade, d’avoir un accident, d’être quitté par son conjoint, de gagner à la loterie, d’avoir de la pluie ou du soleil pendant ses vacances, de perdre son emploi, de rencontrer l’homme de sa vie, de se réveiller de bonne ou de mauvaise humeur…

Oui mais, dira-t-on, je choisis d’acheter telle marque de voiture, d’aller dîner dans tel restaurant, d’aller en vacances à tel endroit, d’acheter une robe de telle couleur… Votre choix n’est pas du tout libre, il dépend de votre conditionnement et votre éducation, qui ont forgé vos préférences et vos croyances, de vos moyens financiers, de la mode, de l’image que vous voulez donner de vous-même, de votre sexe et de votre âge, du pays dans le quel vous vivez… Où est la liberté ?

Si on n’est pas responsable de ses propres actions, pourquoi les autres le seraient-ils ? Y compris le juge qui va peut-être nous condamner ! Voilà le paradoxe.

La vraie liberté, c’est d’accepter que la personne n’a aucune juridiction et ne fait aucun choix, puisqu’elle n’existe pas. Et de suivre le flux de la vie, tout ce qui arrive à chaque instant, comme le jeu varié et imprévisible de la conscience qui se manifeste, sans préférence, jugement ni commen­taire, et de s’émerveiller devant la créativité inépuisable du jeu de la vie.


20 octobre 2013, Chiang Mai

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